En cas de délestage, les élus locaux seront de nouveau en première ligne !

Bien que l’on constate d’importantes baisses (- 10 %) de consommation d’électricité et de gaz ces dernières semaines, la France reste exposée à des délestages, en raison d’un niveau de production d’électricité nucléaire au plus bas. Près de la moitié du parc de réacteurs est en effet indisponible du fait de maintenances programmées ou de problèmes de corrosion. En cas de fortes tensions, RTE, le gestionnaire des lignes, enverra trois jours à l’avance un signal EcoWatt rouge. Si la consommation diminue et que les pays voisins peuvent livrer de l’électricité, la coupure sera évitée. Si cela ne suffit pas, un délestage pour-
rait toucher 60 % de la population, sans toutefois concerner les sites critiques (casernes de pompiers, gendarmeries, hôpitaux) ou les personnes dites prioritaires. Les coupures ciblées dureront deux heures consécutives maximum dans des portions de départements.

Avant d’en arriver là, le gestionnaire pourrait couper le courant à la dizaine d’acteurs les plus énergivores, dont de gros industriels, qui seront rémunérés en échange de ce mécanisme dit « d’interruptibilité ». RTE pourrait également demander une baisse de tension de 5 %
sur le réseau de distribution. Dans la capitale, seule 20 % de la consommation d’électricité pourrait être coupée compte tenu des sites sensibles. Ces coupures ne devraient pas concerner plus de 4 millions de clients simultanément et auraient lieu aux moments des pics de consommation, entre 8 h et 13 h le matin et entre 18 h et 20 h le soir.

Les préfets, en liaison avec les maires, s’assureront que les personnes vulnérables disposent bien d’une alimentation électrique autonome suffisante pour surmonter une coupure de plus de 2 heures. Les écoles susceptibles d’être délestées n’ouvriront pas le matin. Certains trains ou métros seront annulés pour éviter d’avoir des passagers bloqués en pleine voie. L’éclairage public pouvant s’éteindre, il sera demandé aux Français de limiter au maximum leurs déplacements en voiture en cas de coupure le soir. Une des conséquences les plus problématiques de l’interruption de la distribution électrique serait la rupture des communications électroniques (téléphonie mobile et fixe). Dans ces périmètres, les usagers ne pourront pas joindre les services de secours (numéros d’appels d’urgence 15, 17, 18, 115, 196). Seul le 112, numéro que tous les opérateurs ont l’obligation d’acheminer, « devrait être moins impacté par les perturbations ».

Les services de secours et centres d’appels d’urgence, exclus des délestages ou utilisant des technologies radio propres, resteront pleinement opérationnels. Mais, face à des usagers privés de moyens de les joindre, ces sites devront « être en capacité de réceptionner physiquement une demande de secours ». Les zones concernées par une coupure de réseau télécom où les secours ne pourront être appelés seront connues des préfets, qui devront déployer préventivement des alternatives radio type satellite.

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